Qu'on leur coupe la tête
Pour marquer mon retour de vacances et donc mon retour à la rédaction de ce blog, je m'en vais vous conter une bonne blague.
Hier (samedi 17 avril), mon réveil fît son travail à 6h06 et lanca officiellement ma journée "Globe-trotteur" de l'extrême. S'en suit tout le bazar habituel : le train Rouen > Lille, puis Lille > Calais. Jusque là ça se passe très bien : j'ai quatre sièges pour moi dans le Rouen > Lille, de quoi prolonger ma courte nuit qui se poursuivra également dans le train suivant, même si le folklorique spectacle sonore de deux jeunes Pas-de-calaisiens plus vrais que nature l'emporta finalement sur mon sommeil. Me voilà arrivé à Calais. "Ahhhh, Calais... Calais...Bon, quand est-ce qu'on s'en va ?".
Devant la gare, trois bus "Spéciaux" nous attendais pour nous conduire au port. Il faut savoir que d'habitude la navette qui assure la liaison entre la gare et le port n'est jamais là puisqu'elle passe toutes les 40 minutes à peu près. Ainsi je remerciais en silence l'Islande et son volcan de m'avoir donné un bus pour m'emmener. Il faut savoir qu'à cause de cette éruption volcanico-dramatico-menacanto-économico-politico-internationale, tout le monde s'est rabattu sur les ferries. Voilà pourquoi ils avaient mis en place ces trois bus. J'imagine. Après avoir déboursé ce qui devait être la coquette somme de 2€ (pour un trajet de 3'12") mais qui sera en réalité 1€ grâce au chauffeur qui visiblement dormait en cours de maths à l'école, je m'installais dans ce bus qui n'avait de "Spécial" que le fait d'exister. Trois bus remplis ça fait du monde, alors aussitôt arrivé au port je m'empresse de rejoindre le bâtiment où se trouvent les guichets et le contrôle des passeports, pour ne pas me retrouver derrière une queue de 245 anglais pressés de retrouver leur beans et autres garlic bread. Tout se passe bien, je ne fais pas la queue très longtemps.
Arrivé au guichet, c'est là que la blague commence!
"- Bonjour, je voudrais un billet pour le prochain bateau, s'il vous plaît.
- Oui... alors ça fera 65€."
Pour que vous compreniez il faut savoir que le prix de la traversée est normalement de 23€.
Je bloque quelques secondes puis commence doucement à poliment m'insurger contre ce racket organisé scandaleux et dictatorial.
"- Mais... il se passe quoi là ?
- Bé vous savez, avec le volcan là... il n'y a plus de...trains, d'avions... alors on se reçoit tout le monde ici et...
- Ok, mais c'est quoi le délire ? On passe de 23 à 65€ ?
(visage gêné de la madame qui baisse les yeux un instant avant de prononcer ces mots qui resteront dans l'Histoire de l'Humanité pour toujours)
- ...C'est-à-dire qu'avec la situation... ils... ils en profitent...ils augmentent les prix... Mais bon aussi on est plus que d'habitude à travailler alors... Mais, vous êtes un habitué ?
- Un peu mon n'veu (nan, j'ai juste répondu "Oui")
- Bon... bah si vous êtes un habitué je vais vous faire le prix habituel.
- Baaahhhh... ouais! (ce qui voulait dire "De toute façon t'avais plutôt intérêt à le faire, ma brave dame parce que tes 65€ t'étais pas là de les voir")
- Alors, ça fera 23€. Mais vous ne le dîtes pas aux autres passagers."
J'ai souhaité une bonne journée à cette dame blonde en chemisier jaune moche, visiblement intègre et perturbée à l'idée de vendre une traversée trois fois plus cher que le prix habituel.
J'ai rejoint la queue pour le contrôle des passeport et j'ai commencé à fredonner bruyamment un chant patriotique et révolutionnaire à destinations de mes camarades voyageurs : "Dans le cuuuuuuuuuuul Lulu, dans le cuuuuuuul!".
Je ne l'ai pas fait, j'étais trop préoccupé à rire de ce qui a semblé être le plus gros braquage de l'Histoire des entreprises de transports de voyageurs françaises (derrière la SNCF qui elle, le fait toute l'année).
Alors je me suis replongé dans ma lecture de mon livre "Jimi Hendrix, vie et légende", au moins là personne ne me voulait de mal.
Bien à vous.