Celsa : maillot jaune et gros braquets

Published on by Etienne

Le Directeur de la course avait donné le départ le 7 septembre dernier.

C'était un mardi et le rendez-vous était fixé à Neuilly. Après plusieurs mois de préparation, les concurrents étaient enfin prêts, motivés comme jamais pour attaquer les étapes quotidiennes qui allaient jalonner leurs trois prochaines années. Il faisait beau. Vraiment. Et ce soleil peut-être les rassurait. Il leur promettait au moins un prologue dans de bonnes conditions, et c'était toujours bon à prendre.

Le contrôle anti-dopage effectué, les mots du directeur sportif glissés, l'équipe soudée, l'esprit concentré, les sportifs des neuronnes mettaient les premiers coups de pédales : la machine se lançait.

Le surlendemain, la seconde étape marquait l'engagement irréversible des 130 concurrents, qui passeraient les prochains mois tous ensemble, dans ce peloton atypique. Bien sûr certains tenteraient de s'échapper devant et seraient rattrapés avant la ligne ou non. D'autres devraient peiner en montagne, tandis que les leaders s'entoureraient de coéquipiers altruistes.

 

Les comissaires de courses veillent au grain.

Les commentateurs décryptent.

Les villes traversées jubilent.

 

Sur les bords de la route, on croit dans ce cru, on parie sur ce péril. Ce sont leurs enfants, leurs espoirs, leurs fiertés, leurs devoirs. La flamme rouge tous les jours. Cette carotte intellectuelle d'une motivation si belle.

Alors ils pédalent, sans savoir ce que le prochain virage leur laissera voir.

 

tourdefrance diable

 

Aujourd'hui, c'est la journée de repos.

L'occasion de revenir sur un peu plus d'un mois de course, jusqu'à présent sans difficulté. La plaine est une bonne introduction au futur développement pentu : les concurrents distinguent de mieux en mieux les sommets à l'horizon. Pour autant ils n'ont aucune idée de l'ascension qui les attend. Col de catégorie 1, 2 ou 3? Ou même hors-catégorie? On en garde sous la pédale parce qu'on sait qu'il va falloir être dans le bon wagon, ne pas se laisser distancer. Surtout pas. Eviter les chutes. Rester entouré de ses coéquipiers pour se rassurer. Ne pas oublier l'entraînement. Rester concentré et faire travailler le corps et l'esprit dans un but commun. La synergie, ils appellent ça. Les mots d'ordres sont simples et les attentes du directeur sportif, clairement formulées : il faut gagner.

Chacun doit être le Richard Virenque du Télégraphe, le Laurent Jalabert de Mende, le Bernard Hinault du Paris-Roubaix.

 

La course est encore longue mais ici personne ne doute qu'elle sera la plus belle des épreuves.

 

 

 

Que la Force de Mario Cipollini soit avec nous!

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Comment on this post
M
<br /> <br /> Inspiré de Mythologies de Barthes (que je suis en train de lire- d'où le commentaire plus de 2 mois après parution de l'article) ?<br /> <br /> <br /> <br />
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